- emplâtre
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• fin XIIe; lat. d'o. gr. emplastrum1 ♦ Préparation pour usage externe destinée à adhérer à la peau (en se ramollissant légèrement au contact de la chaleur corporelle). ⇒ cataplasme, diachylon, sparadrap. — Loc. fig. Un emplâtre sur une jambe de bois : un remède inadapté, une mesure inefficace. ⇒ cautère.2 ♦ Fig. Fam. Aliment lourd et bourratif. ⇒ cataplasme, étouffe-chrétien.♢ Gifle, coup.3 ♦ Fam. Vieilli Individu sans énergie, bon à rien. « Je ne suis qu'un vieil emplâtre et je n'ai rien à dire sur cette guerre » (Sartre). Quel emplâtre !emplâtren. m.d1./d MED Médicament à usage externe, pâteux, qui adhère bien à l'endroit où on l'applique.d2./d Fig., Fam. Personne sans énergie, incapable.⇒EMPLÂTRE, subst. masc.A.— Remède formé d'une substance consistante et gluante, se ramollissant à la chaleur et adhérant ainsi aux parties du corps sur lesquelles on l'applique. Emplâtre d'herbes, de diapalme, de cire; emplâtre épispastique, vésicatoire. Si les glandes du col sont engorgées, (...) on y appliquera un emplâtre de diachylon gommé, ou de vigo « Cum Mercurio » (GEOFFROY, Méd. pratique, 1800, p. 312). Le pauvre bourrin saignait souvent des genoux et portait tout le temps des emplâtres de goudron (DUHAMEL, Terre promise, 1934, p. 91).— P. métaph. La philosophie est-elle un emplâtre pour nos blessures ou une recherche désintéressée de la stricte vérité? (SAND, M. Sylvestre, 1866, p. 37).— Pop. Gifle, coup. Le sabotier se retourne, plonge la main dans le chaudron et applique à la volée un emplâtre en pleine figure de Benoni (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 56).B.— P. anal.1. Pièce de caoutchouc adhésive servant à réparer un pneu crevé. Même neufs, une jante et son pneu ne sont pas équilibrés. À noter que le non équilibrage peut provenir d'un emplâtre au pneumatique (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p. 357).2. Masse compacte formée de matériaux divers. Par-dessus les toits se diluait un brouillard jaunâtre, véritable purée de pois qui gouttait de la suie mêlée à des emplâtres de neige tombés des fenêtres (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 249).— Fam. Personne molle, inefficace. Faites-les sortir et ne bougez pas d'ici, (...) vous n'êtes pas encore parties, petites emplâtres! (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 124). — Levez-vous, bande d'emplâtres! Venez m'aider à courailler les vaches! (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 252).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 méd. (B. DE STE-MAURE, Troie, 14607 ds T.-L.); 1176-81 fig. « médicament, remède » (CHR. DE TROYES, Chevalier Charrette, éd. M. Roques, 1341); 2. 1690 « personne sans vigueur, ni énergie » (FUR.); 3. 1852 « gifle, soufflet » (J. HUMBERT, Nouv. gloss. genev., p. 173); 4. 1932 automob. « pièce destinée à réparer la déchirure d'un pneu » (Lar. 20e). Empr. au lat. class. emplastrum « emplâtre » (gr.
de
« modeler, enduire »). Fréq. abs. littér. :63. Bbg. ARVEILLER (R.). R. Ling. rom. 1972, t. 36, p. 231 (s.v. emplastique). — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 240. — ROG. 1965, p. 110.
emplâtre [ɑ̃plɑtʀ] n. m.ÉTYM. XIIe, emplastre; masc. ou fém. jusqu'au XVIIIe; lat. emplastrum, grec emplastron, de emplassein « façonner ».❖1 Méd. Topique, onguent glutineux se ramollissant légèrement à la chaleur, ce qui le fait adhérer à la partie du corps sur laquelle on l'applique. ⇒ Cataplasme (cit. 1), compresse, diachylon, magdaléon, sparadrap. || Emplâtre adhésif, agglutinant, calmant, dessiccatif, épispastique, fondant, résolutif, révulsif, sédatif. || Emplâtre fait avec de la cire, des corps gras, de la résine. || Appliquer, mettre, lever, ôter un emplâtre.1 (…) un(e) emplâtre qui me défigure (…)Racine, Lettres, 95, 21 mai 1692.2 (…) il s'était mis un emplâtre sur le visage à la sortie de Tours pour se rendre méconnaissable à son ennemi (…)Scarron, le Roman comique, I, XII, p. 53.➪ tableau Lexique de la chirurgie.♦ Vx. Remède, pansement. — Fig. Remède (→ Combat, cit. 24).3 (…) un mari est un(e) emplâtre qui garit (guérit) tous les maux des filles.Molière, le Médecin malgré lui, II, 1.♦ ☑ Loc. fig. Un emplâtre sur une jambe de bois.2 Par métaphore. Aliment lourd, épais. ⇒ Cataplasme. || Ce plat est un véritable emplâtre, c'est un emplâtre sur l'estomac.3 (1932). Techn. Pièce collée sur l'enveloppe d'un pneumatique et servant à réparer une déchirure.♦ L'emplâtre d'une affiche. ⇒ Colle (→ 2. Décoller, cit. 1).4 (1852). Fig. et fam. (vieilli). Gifle, coup violent. || Appliquer un emplâtre sur la figure de quelqu'un.5 (1690). Fig. et fam. (infl. probable d'empêtrer). Personne incapable d'agir, inutile. || Espèce d'emplâtre ! tu n'es bon à rien !4 Tu as raison, lui dit-il, brusquement, je ne suis qu'un vieil emplâtre et je n'ai rien à dire sur cette guerre, puisque je ne la fais pas.Sartre, le Sursis, p. 79.❖DÉR. 1. Emplâtrer, 2. emplâtrer.
Encyclopédie Universelle. 2012.